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marion dehay

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mai au jardin : pépinière de jardin forêt, avec plein de plants prêts à être mis en terre

Que faire en juin au jardin-forêt ?

Comment créer ou développer un jardin-forêt productif en ce mois de juin ? Avec cet article, la production en permaculture n’aura plus de secret pour vous ! Découvrez les travaux à réaliser ce mois-ci :

  • Peut-on commencer un jardin potager ou un jardin-forêt en juin ?
  • Comment faire pour avoir des tomates en juin ?
  • Quelles plantations au mois de juin ?
  • Quels légumes récolter en juin ?
  • Comment tailler les plantes grimpantes au jardin-forêt ?
  • Comment attirer les insectes pollinisateurs pour des récoltes abondantes ?

1 – Un mois de juin plein d’entrain au jardin-forêt : il est encore temps de planter

En juin au jardin tout s’accélère. Les jours s’allongent, nous serons bientôt au solstice d’été, le jour le plus long de l’année dans notre hémisphère. Pratiquement tous les semis et plantations sont en place dans le jardin. Mais rassurez-vous, il vous reste encore du temps pour planter les courges, les courgettes et tout ce que vous n’avez pas eu le temps de planter en mai ! Et il y a un gros avantage à installer vos plants en juin : comme le sol se réchauffe, les limaces feront beaucoup moins de dégâts dans votre potager que le mois précédent !

a – Peut-on commencer un potager en permaculture au mois de juin ?

Oui bien sûr ! Il n’y a pas de mois ou de moment particulier pour débuter. Faire son design et le mettre en place à n’importe quel moment de l’année est tout à fait possible. Quand les emplacements seront prêts, vous pourrez mettre la plante adéquate. 

  • Si vous débutez en hiver, vous commencerez avec les plants de printemps (tous les légumes, fruits et petits fruits), mais vous planterez les arbres l’automne suivant.
  • Si vous démarrez au printemps, vous serez sûrement un peu en retard sur les autres pour avoir des tomates, poivrons, aubergines et vos pomme de terre seront petites, mais ça vaut le coup quand même. L’important est de s’amuser et que ce soit un plaisir : pas de pression !   
  • Si vous débutez en été, vous planterez essentiellement des légumes d’été à croissance rapide (salade, radis, navet, bettes, etc.) et les légumes pour l’automne / hiver (carotte, betterave, chou, etc.). Vous planterez les fruitiers et petits fruits en automne (placez des piquets dès l’été avec le nom des plantes) et profiterez de l’été pour faire un bon design réfléchi).
  • Si vous démarrez en automne vous pourrez bien préparer le sol avec des mulch, planter les fruitiers et petits fruits avec des légumes d’hiver (salade d’hiver, chou rustique, ail d’hiver, ail éléphant, ciboule chinoise, mâche, clayton de cuba, etc.) 

Acceptez que le “mieux” c’est “ce que vous pouvez faire” ! “It is not fun ? It is not sustenable” disait Davide Holmgren, un des pères de la permaculture. En français ça donne “Si ce n’est pas joyeux, ça ne durera pas et tu vas te décourager “. Comme dit souvent Franck, c’est l’art de rater jovialement que de fixer un objectif et au final de n’y arriver que partiellement !  

b -Les tomates en juin en extérieur ?

bouquet de tomates prêtes à mûrir dans un jardin-forêt en permaculture

Tomates sous les arbres déjà bien formées début juin

Si vous voulez des tomates rouges en juin, il y a plusieurs facteurs indispensables à mettre en place. La première question à vous poser, c’est “Combien de temps cela va me prendre pour quel résultat ?”. 

C’est un peu comme passer des dizaines d’heures au jardin pour pouvoir récolter des pommes avec un mois d’avance, alors que si vous attendez le moment où l’arbre produit naturellement, vous n’avez rien à faire…

Regardez donc tous les facteurs qu’il faudra mettre en place pour avoir des tomates un mois plus tôt et réfléchissez si ça vaut le coup :

  1. Avoir pris des variétés de tomates très précoces (il en existe de nombreuses comme la Précoce de Quimper, la Berao noire précoce, la Marmande, la Cœur de bœuf Reif Red (dans l’absolu, Franck ne cultive que celle-là !). 
  2. Avoir une serre et faire partir les plants en février avec des tapis chauffants, ou acheter des plants greffés déjà grands et pleins de fleur en mai. Idéalement les cultiver dans la serre si elle est grande, mais tout le monde n’a pas ce luxe !
  3. Mettre en place les plants le plus tôt possible en mai, avant les Saints de glace, et les protéger avec des mini-serres (que vous devrez mettre et retirer toutes les 5mn en fonction de s’il fait froid ou chaud…).
  4. Mettre les plants en plein soleil, ce qui impliquera beaucoup d’arrosage en été, comparé à une zone du jardin où ils n’auraient le soleil qu’une partie de la journée.
  5. Bien tailler les gourmands pour favoriser la croissance des fleurs plutôt que des tiges et concentrer la sève dans les fruits pour qu’ils grossissent et mûrissent plus rapidement. 

Si vous habitez dans le sud ou en zone littorale, il sera facile d’avoir des tomates en juin sans trop d’efforts. Mais si vous êtes en zone continentale ou montagnarde, et que vous n’avez pas une grande serre ni beaucoup de temps, c’est beaucoup de boulot pour pas grand chose, car la tomate n’est pas un légume très nourrissant. 

Retrouvez bientôt plus d’informations sur le sujet dans un prochain article et ans notre formation en ligne 1 an dans un jardin forêt productif.

3 – Les actions à réaliser en juin au jardin

a – Repiquer en extérieur

Quelques conseils pour repiquer vos plants au mois de juin

  • Être vigilant à l’arrosage, notamment s’il fait chaud : les plants juste mis en terre sont fragiles.
  • Bien humidifier la motte au moment du repiquage.
  • Bien mulcher son sol pour retenir l’humidité et arroser copieusement.
  • Installer vos plants avec les bons espacements, en fonction de la morphologie de chaque plante et des associations judicieuses que vous avez faites.

Voici les plants que vous pouvez repiquer en extérieur en juin  : Aubergine, Bette, Betterave, Carotte, Céleri-rave-branche, Chayotte, Choux divers, Cive et ciboule, Concombre, Cornichon, Courgette, Fenouil, Haricot vivace et autres,  Maïs, Melon, Oca, Oignons, Panais, Patate douce, Piment, Poireau, Poivron, Pomme de terre, Physalis, Salades diverses, Tomate.

plant de salade repiqué en juin au jardin-forêt

Un plant de salade qui a apprécié son repiquage !

b – Récolter ses légumes, herbes aromatiques, petits fruits, et champignons

Il est encore un peu tôt pour récolter les légumes d’été installés en extérieur, mais si vous avez des plantations sous serre, vous pourrez déjà profiter de tomates, carottes, concombre, cornichons, courgettes, navet ou encore patissonnette.

Au jardin, vous pouvez récolter plusieurs variétés de légumes, herbes aromatiques, petits fruits, ou encore de champignons cultivés.

À Simplé, Franck a récolté beaucoup de fruits : des cerises, des fraises, des camerises, des mûres (du mûrier arbre), des framboises, des nèfles du Japon, des figues (figuier bifère précoce), la rhubarbe (deuxième récolte), des baies d’éléagnus (même si leur goût ne plaît pas à tout le monde !) 

Pour les légumes, les récoltes de fèves, aillet, pois, bettes, salades, d’artichauts, les premières courgettes et radis sont aussi d’actualité.

c – Entretenir son jardin-forêt en permaculture

Les tailles de lianes

Les plantes de type liane ont un grand intérêt dans un jardin-forêt. Les vignes, kiwi, framboisier grimpants, tayberry, etc. peuvent grimper sur des supports déjà existants : des arbres fruitiers comme les pommiers ou les poiriers sont par exemple un excellent support. Vous gagnez un espace précieux, en cultivant et en récoltant sur un même espace du raisin et des pommes, ou des framboises et des poires.

Il est nécessaire de tailler ces lianes pour leur donner la forme que vous souhaitez. La taille aide aussi à : 

  • améliorer sa productivité ; 
  • diminuer les maladies fongiques. 

Les lianes ligneuses (vignes, kiwi, kiwaï…) doivent être taillées tous les ans, au minimum une fois en hiver. Sinon elles risquent d’étouffer les plantes voisines. 

Vous pouvez également les tailler en ce début d’été. Vous pourrez ainsi diriger les lianes où vous le souhaitez et obtenir des fruits plus gros. 

Taille de tige de kiwi au sécateur

Taille d’été de kiwi

Taille de conduite d’été des lianes et des grimpantes (de fin mai à mi-septembre) : il s’agit de donner à vos plantes grimpantes une forme qui les aide à fructifier et surtout qu’elles n’étouffent pas les autres plantes (les vignes, les kiwis, les tomates, les haricots).

Pour les lianes vivaces ligneuses (qui font du bois dur) comme les vignes, les kiwis etc, repérez les branches charpentières, les plus grosses qui donnent la forme générale de la liane que vous aviez choisie en hiver.

Normalement si vous avez laissé un à deux bourgeons par intervalle, de ces bourgeons sont partis des rameaux fruitiers qui vont vous donner une alternance entre des fruits et des feuilles.

Pour la vigne par exemple, coupez les rameaux à partir de la 2ème ou 3ème grappe. Ainsi la sève ira pour le raisin et la croissance de pousse ira vers le bout de la plante. 

conduite de la vigne en pêrmaculture grappe de raisins en formation

Pour les kiwis, vous devez tailler plutôt les branches des pieds mâles. Pour cela il faut savoir reconnaître les fleurs mâles des fleurs femelles : les fleurs mâles n’ont que des étamines (qui donnent du pollen jaune) et pas d’ovaires au millieu. Les fleurs femelles ont quant à elles un ovaire au milieu de la fleur, avec un gros bouquet de pistils blancs qui donneront les graines. Les étamines sont courtes (voir sur la photo). 

fleurs de kiwi mâles sans pistil

Fleurs mâles de kiwi

en juin les kiwis fleurissent : ici des fleurs jaunes felles de kiwi

Fleurs femelles de kiwi

Pour que les kiwi soient plus gros, on taillera les rameaux 8 à 12 rangs de feuilles après les fruits. On pourra retirer 30 à 50% des fruits quand ils commencent à se former, et bien tailler les rameaux qui ne portent pas de fruits et partent dans tous les sens.

Kiwis plus gros grâce à la taille d’été

Tailler les gourmands de tomates ou pas ?

Ce sera aussi le moment de tailler les gourmands de tomates pour que le plant ait une forme plus ou moins grande. Si on conduit les tomates dans les arbres, c’est important de le faire pour qu’elles grimpent rapidement. 

Si au contraire on veut qu’elles soient buissonnantes et basses sur des grillages, comme le fait Franck dans les haies dédiées aux légumes, on ne taillera que les gourmand du bas. 

Si on les cultive au sol comme des plantes couvre-sol, comme le fait Pascal Poot dans le sud de la France, on ne taille aucun gourmand et cela produira plus de tomates.

Le tout n’est pas de le faire mais de savoir pourquoi on le fait !  

Guilde du pommier avec ses tomates grimpantes

Retrouvez plus d’informations sur ce sujet dans notre livre multiplication des plantes fruitières  dans le chapitre sur la taille et dans notre formation en ligne Un an dans un jardin forêt.

Une solution efficace pour de savoureux fruits et légumes ? Les insectes pollinisateurs ! 

Ils sont indispensables au jardin en ce mois de juin ! Les insectes pollinisateurs sont vos meilleurs alliés pour obtenir des récoltes abondantes dans les prochains mois. En se nourrissant du nectar de vos fleurs, ils transportent le pollen vers les fleurs voisines, assurant la fécondation de la fleur. Les fruits vont pouvoir se former. 

Comment les aider à votre niveau ? Installer des abris à insectes, et étaler les floraisons de leurs plantes préférées, riches en pollen et en nectar : en gros, leur offrir le gîte et le couvert !

Des fagots de cannes de bambou et de roseau de trous différents diamètres (de 2 mm à 2 cm) permettent par exemple l’installation d’abeilles solitaires en une quinzaine de jours. 

Ces trous tubulaires sont rares dans la nature, et leur présence fait très nettement augmenter la population d’abeilles solitaires (notamment les osmies), qui sont avec les bourdons les meilleurs pollinisateurs.

régulation éco-systémique : hôtel à osmies

Le gîte : abri à insectes, avec des Osmies ravies par l’ouverture de cet hôtel à Simplé !

régulation éco-systémique : installer une jachère fleurie pour attirer les pollinisateurs

Le couvert idéal ? Une jachère fleurie semée à la volée, avec de la phacélie, moutarde, du mélilot, du sainfoin, de la bourrache, de la tanaisie, du fenouil sauvage, de la germandrée, etc. Avec un petit arrosage en juillet/août, elle a permis aux insectes sauvages et aux abeilles mellifères de Simplé de passer l’été de canicule 2022 sans manquer de fleurs. 

Retrouvez plus d’informations pour savoir comment accueillir la biodiversité et ses nombreux bénéfices, dans l’article Les 7 clés du jardin forêt productif – épisode 7 : Développer l’auto-régulation des nuisibles.

 

Bon mois de juin ! Rendez-vous dans l’article du calendrier du jardin du mois de juillet pour découvrir les nouvelles espèces à semer, repiquer, récolter, multiplier et entretenir !

Qui ne se plante pas n’a aucune chance de pousser !

 

Marion Dehay, membre active de la Forêt Nourricière

Découvrez le calendrier du potager et du jardin-forêt !

La Forêt Nourricière a créé un outil pour voir en un coup d’œil l’ensemble des votre année au jardin ! Retrouvez ici le calendrier perpétuel du jardin-forêt productif !

Pas toujours évident de savoir quoi faire au jardin, et à quel moment. Mais voir en un coup d’œil l’ensemble des travaux au jardin, c’est possible ! Le calendrier perpétuel du potager et du jardin-forêt condense 20 ans de recherches et d’expérience de terrain en un seul support.

poster calendrier perpétuel du jardin forêt avec les travaux au jardin en permaculture mois par mois

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    • Pour une formation complète et concrète sur la création d’un projet en permaculture : formation Cours de conception en permaculture.
    Nos livres
    • Pour créer l’abondance pour tout ce qui vit, et combler les besoins des êtres qui vont « habiter » le design en s’inspirant de la nature et des modèles naturels : Guide de conception en permaculture.
    • Pour découvrir toutes les bases pour comprendre la phytosociologie des plantes alimentaires et concevoir son jardin et ses systèmes de culture multi-étagés : Livre Créer un jardin-forêt comestible, aux éditions Larousse.
    • Pour connaître les fruitiers résistants et leurs pollinisateurs, pour créer l’abondance à moindre coût : Livre Multiplication des plantes fruitières, Ressources végétales

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