Tout savoir sur le Cucamelon
Bonjour à tous.
Aujourd’hui, on explore une des plantes de votre jardin : le cucamelon (Melothria scabra). Connu sous des noms variés – melon de souris, mini-pastèque, ou encore concombre à confire – ce petit fruit a l’apparence d’une pastèque miniature. Origine, famille botanique, rusticité, productivité, récolte.. je te présente tout ce que tu dois savoir sur cette plante. Allons-y !
1 – Description de la plante : un air de mini-pastèque
Je suppose que tu la connais déjà, mais si tu fais tes premiers pas en permaculture : imagine une mini-pastèque de la taille d’une très grosse olive. C’est à ça que ressemble le cucamelon. Avec une hauteur qui peut atteindre de 2 à 5 mètres de longueur, c’est une plante grimpante. Ça veut dire qu’avec un treillis ou une clôture, il peut facilement recouvrir de grandes surfaces dans ton jardin, jusqu’à 20 m².
Ses feuilles sont petites et lobées. Ses fruits, quant à eux, marqués de fines rayures vertes et blanches, évoquent de minuscules pastèques. Ils sont croquants, juteux, et ont une saveur rappelant celle du concombre avec une note acidulée.
On les mange crus en salade, comme les radis à la croc sel, ou confit au vinaigre. On peut aussi ajouter des aromates (poivre, poivron, petits oignons, estragon) et du sucre pour faire des pickles.
Ici dans du vinaigre avec du miel à gauche et poivrons oignons poivre à droite
Le cucamelon renferme des lipides, des glucides, protéines et fibres. Il contient aussi des nutriments essentiels à la santé : vitamine ABC, du sodium, du potassium, du fer et du calcium.
2 – Origine : un héritage des Amérindiens
Maintenant, parlons un peu de ses origines.
Le cucamelon est originaire d’Amérique centrale, plus précisément du Mexique et du Guatemala. Ce sont les peuples indigènes de ces régions qui ont commencé à le cultiver il y a bien longtemps. Là-bas, il est aussi connu sous le nom de “sandita”, ou “petite pastèque” en espagnol. C’est un héritage ancien, et il est facile à cultiver, même dans des climats tempérés comme le nôtre en France.
3 – Famille botanique : les Cucurbitacées
Le cucamelon appartient à la famille des Cucurbitacées. Si ce nom ne te dit rien, tu connais sans doute ses “cousins” : les citrouilles, concombres, les courges, les melons, la pastèque, la chayotte, le cyclanthère, etc.
Comme eux, il a des vrilles qui lui permettent de grimper et il a besoin d’un bon ensoleillement pour bien pousser et produire beaucoup de fruits. Mais contrairement à certaines espèces de cucurbitacées qui sont plutôt rampantes que grimpeur, le cucamelon est très grimpeur. Il a un feuillage petit et étroit qui n’est pas très compétitif comparé aux courges qui ont un feuillage énorme.
À la forêt nourricière, Franck en produit des graines tous les ans dont tu peux retrouver le sachet de 20 à 30 graines ici.
4 – Résistance au froid et aux maladies
Alors, le cucamelon est-il rustique ?
Pas tout à fait. Il n’apprécie pas les températures inférieures à 3°C et à cette température (zone USDA 10) c’est une plante vivace. Les plantes adultes ne survivront pas au gel. Il faut donc les considérer comme des plantes annuelles dans les régions où les hivers sont froids.
Mais petit bonus : les graines qui tombent au sol en automne peuvent résister à des gelées légères, jusqu’à -7°C, et repousser naturellement au printemps suivant. Ainsi, comme le cyclanthère, pas besoin de ressemer chaque année. Toutefois, les plants issus de ce semis seront plus tardifs à donner des fruits que ceux que l’on fait partir sous serre.
5 – Associations de culture
Le cucamelon s’associe bien aux légumes-racines comme les radis ou les carottes, et aux légumineuses comme les haricots, qui enrichissent le sol en azote. Il s’associe à merveille avec d’autres plantes grimpantes comme les tomates, les haricots rames, les chayottes, le cyclanthère, la vigne.
Son feuillage peu étouffant, son agilité à grimper et ses fruits légers en font un bon associé dans les petits arbres quand on n’a pas beaucoup d’espace (mais il produira moins qu’en plein soleil et ça peut être compliqué de récolter).
Si tu le fais grimper à un arbre, plante-le au sud pour qu’il ait un maximum de soleil
À gauche, associé à la vigne et à droite, associé au cyclanthère géant
6 – Auto-fertilité et pollinisation facile
Un autre point intéressant avec le cucamelon, c’est qu’il est autofertile et ne se croise avec aucun autre genre de cucurbitacées. Comme toute la famille des courges, il est monoïque (les fleurs mâles et femelles poussent sur la même plante). Pas besoin d’un deuxième plant pour qu’il fasse des fruits.
Les fleurs mâles produisent le pollen, et les fleurs femelles, elles, accueillent ce pollen pour former les fameux petits fruits. Et comme toute la famille cucurbita, il est entomophile (ils kiffent les insectes). Les abeilles sociales et solitaires, ou même les guêpes et mouches, transportent le pollen entre les fleurs. Donc en plus de donner des cucamelons, si tu as des ruches, il donne aussi du miel
7 – Le sol idéal qu’il aime
Pour cultiver le cucamelon, un sol bien drainé, légèrement acide et riche en humus est idéal.
En permaculture, on a souvent la croyance que c’est une culture “sauvage” donc sans apport au sol ou sans travail du sol. Ce qui est faux. La permaculture n’est pas un dogme ou une religion écolo. Pour avoir de beaux légumes, on recommande généralement un sol bien amendé en compost, pour un apport organique régulier et une rétention d’eau optimale.
Attention cependant à ne pas trop arroser, car le cucamelon n’aime pas l’eau stagnante au niveau des racines.
8 – Productivité : une récolte généreuse
Si tu cherches une plante qui produit beaucoup, le cucamelon est un excellent choix.
Un seul plant peut te donner entre 2 et 4 kg de fruits en une saison, soit environ 300 à 500 petits cucamelons. Et comme la récolte s’étale de juillet jusqu’à octobre–novembre, tu peux en profiter tout l’été. On les mange frais en salade ou confit au vinaigre comme les cornichons.
Ici la récolte sur un seul plan, à gauche la cueillette en sept et à droite en novembre
9 – Cultiver le cucamelon “en permaculture”
Ce qui est génial avec le cucamelon, c’est qu’il suffit de le planter près d’un grillage, treillis ou d’un support, et il grimpe tout seul. Il utilise l’espace vertical, libérant le sol pour d’autres cultures. Une fois implanté, le cucamelon se montre autonome et ne nécessite pas d’entretien complexe, surtout si on laisse ses graines germer d’une année sur l’autre.
Si tu veux te procurer des graines et en même temps nous aider à continuer nos recherches sur les jardins forêt “productifs”, n’hésite à acheter le sachet de 20 à 30 graines ici. Ce sont des graines minuscules fixées sur du Sopalin.
Astuce : Pour des conseils sur la réussite de tous tes semis, consulte le livret de semis de Franck Nathié “Réussir ses semis“
10 – Semis et plantation : des étapes faciles
Pour semer le cucamelon, commence en intérieur dès que les températures dépassent les 20°C. Utilise des petits pots remplis de terreau fin, expose-les à la lumière, et garde une température stable de 20 à 25°C. Une fois les gelées passées, vers la mi-mai, tu peux repiquer les jeunes plants en pleine terre (gare aux limaces et escargot).
Ils peuvent également être semés directement en pleine terre en juin si tu préfères une méthode plus simple. Ils seront cependant plus tardifs dans ce cas. Ils mettent environ 80 jours à donner les premiers fruits après le semis.
Petite astuce : protège bien les jeunes pousses des limaces et des escargots qui en sont friands.
11 – Récolte et dégustation
La récolte commence deux mois après la germination, donc vers la mi- juillet si on les a planté mi-mai, et se poursuit jusqu’à novembre. Pour les cueillir au bon moment, vérifie que les fruits ont la taille d’une très grosse olive, environ 3 cm. Ils se dégustent frais, mais tu peux aussi les mettre dans du vinaigre pour remplacer les cornichons.
Avec du miel et de l’estragon, franchement, c’est top !
12 – Un choix unique pour les variétés
Bonne nouvelle pour ceux qui aiment la simplicité : il n’y a qu’une seule variété de cucamelon. Toutefois, il a un cousin Melothria pendula. Tous les plants produiront des fruits aux caractéristiques similaires, ce qui en facilite la culture et la conservation des graines d’année en année.
13 – Où trouver des graines de ciboule de Chine ?
Les graines de cucamelon sont disponibles dans la boutique en ligne de la Forêt Nourricière. Vos achats sur le site nous aident à continuer nos recherches sur les jardins forêt “productifs”, donc merci pour ta contribution.
Aussi, je tiens à te rappeler que tu peux approfondir tes connaissances en jardinage et en permaculture grâce aux ouvrages Permaculture en climat tempéré et Réussir ses semis de Franck Nathié, également disponibles sur le site.
Voilà, tu sais maintenant tout sur le cucamelon. Que tu sois un passionné de permaculture ou simplement curieux d’essayer quelque chose de nouveau dans ton potager, le cucamelon est une plante amusante, facile à cultiver, et surtout, délicieuse. Et si tu en recherches des graines, tu peux te procurer le sachet de 20 à 30 graines ici.
Laisse-moi tes questions en commentaire si tu en as.
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