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Une autre perspective du Covid 19.
Une maladie écologique comme toutes les autres
Le coronavirus est une belle opportunité pour prendre un peu de hauteur sur comment fonctionne le vivant et amener plus de conscience sur nous, individu, collectif et modèle de société dans lequel nous nous inscrivons.
Les maladies sont éco-logique !
Tout d’abord, rappelons que les virus, microbes, et champignons sont tous sans exception écologiques. Ils ne sont que l’expression d’un déséquilibre dont ils amènent le remède, ils essayent de rééquilibrer l’environnement dans lequel ils s´installent.
Voici deux exemples pour illustrer mon propos :
Si il n’y a pas de prédateurs (ours loups) qui régulent les herbivores, il y aura augmentation de la population de cervidés donc automatiquement diminution des ressources (dû au surpâturage et à la dégradation écosystémique). Cela génèrera un stress pour les cervidés donc une baisse des défenses immunitaires et par conséquent une augmentation des maladies parasites qui feront baisser la population (le virus remplace le prédateur dominant).
La grippe aviaire n’existent que dans l’environnement des poulets industriels, qui eux-même nuisent à l’équilibre environnementale. Sans “poulet industriel” il n’y aurait pas de problème de “grippe aviaire”.
Le problème n’est donc pas tant le virus mais la raison du déséquilibre écosystémique qui amène l’émergence de celui-ci.
Mettons maintenant en perspectives les réactions humaines face à un virus versus les réactions de la nature.
Le phylloxéra tue la vigne, l’ancre le chancre qui tuent les ormes et les châtaigniers, le frelon asiatique qui décime les abeilles, etc.
La réponse de l´homme pour stopper un déséquilibre qu’il a créé est de lutter contre le problème. Les faits nous ont montré que nous avions à peine ralenti le développement de ces phénomènes. Par contre, dans certains cas, nous avons aggravé le problème: pour la vigne par exemple, nous avons lutté contre le phylloxéra avec de l’arsenic, pollué durablement les sols, pour finalement avoir du phylloxéra et de l’arsenic.
Si à l’heure actuelle nous avons des vignes résistantes au phylloxéra sans aucun traitement, ce n’est pas grâce à la « lutte contre le mildiou et la phylloxéra ». C´est le fait que la vie s’est adaptée et crée des résistances, retrouve l’équilibre par elle-même quand on arrête de perturber, de polluer, de déséquilibrer.
Au pire, si on intervient positivement, c´est en faisant des croisements entre les plantes résistantes et celle qui le sont moins: cela revient à faire l’amour, pas la guerre ☺
Ce phénomène de recherche d’équilibre constant dans la nature s’appelle la résilience, l’homéostasie. C’est à la base de la vie sur terre et de notre recherche dans la permaculture.
La stratégie actuellement du confinement peut apporter une certitude: elle n’empêchera en aucun cas que le virus se répande. Le COVID 19 fera partie du décors comme la grippe, la rougeole ou l’herpès.
Tel que la lutte contre le phylloxéra sur la vigne avec de l’arsenic, nous nous retrouvons aujourd´hui avec une double peine: une pandémie qui ne peut être contrôlée et un effondrement économique mondiale.
Les réactions de nos politiques nous montrent que nous continuons d’utiliser les mêmes outils sans remettre en question le modèle, l´environnement.
La solution n´est pas à chercher au niveau politique: il est en chacun de nous.
Et si cette pandémie était finalement une invitation à revenir dans le sens de la vie plutôt que contre la vie ?
A se recentrer en tant qu´individu et à se ré-organiser collectivement pour recréer la résilience que l’on trouve chez les animaux et les végétaux lorsqu´il y a une menace extérieure?
Nous avons tous les outils à notre disposition pour recréer notre paradis sur terre.
L´équilibre individuel se trouve dans la terre, elle est là, présente, elle ne nous a jamais quitté, nous nous en sommes juste éloigné, nous l’avons perdu de vue. Hippocrate disait “La nourriture sera ton seul remède”. Le fruit des arbres, le miel des abeilles, sont nos remèdes naturels pour aller vers la santé, vers la vie. C’est notre meilleur remède pour répondre aux parasites et bactéries. Nous avons déjà détaillé ce sujet ici en compagnie d’Irène Grosjean.
Au niveau collectif, des solutions résilientes (les oasis Colibris, la ferme du Bec Hellouin) ont déjà émergé et ont montré que ce n’était pas juste une utopie. Elles sont là, elles avancent discrètement, et elles n’attendent que d´être rejoint pour prendre l´ampleur qu´elles demandent.
Ce changement de paradigme, c’est un changement de conscience en chacun de nous. Nous avons le pouvoir en chacun de nous d’y répondre et d’incarner le changement que nous attendons. De ne plus l’attendre, ne plus avoir peur des maladies, ni peur de nos dirigeants et de l’autorité, ni peur de nos échecs, de la critique, peur de notre lumière, ni peur de nos limites.
Faisons confiance en cette vie complexe qui nous a créé et allons dans son sens.
Écrit par Franck Nathié