À propos de l'auteur : marion dehay
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Les secrets de Franck au Jardin forêt en juillet

Dans cet article, vous trouverez les principaux travaux à réaliser au potager et au jardin-forêt au mois de juillet.

Découvrez comment booster votre productivité facilement et rapidement avec les cultures associées et les plantes compagnes, et donnez une seconde vie à vos gourmands de tomates.

récolte de fruits et légumes au mois de juin : paniers de fêves, artichauts, fraises, groseilles, myrtilles

Après un mois de juin orageux, le mois de juillet est arrivé. Il annonce les débuts des récoltes abondantes de l’été, avec tous ses fruits et légumes chargés d’énergie et de vitamines.

Les travaux de semis et de plantation ralentissent et laissent la place à l’entretien et aux récoltes. Mais les astuces sur le repiquage et la multiplication sont encore d’actualité pour augmenter le rendement de votre forêt comestible et de votre potager permacole.

Découvrez tout de suite les bons conseils de Franck pour faire un jardin d’éden productif !

1 – La star du mois de juillet : Pelophylax ridibundus

La Grenouille rieuse, Pelophylax ridibundus, a élu domicile dans le jardin forêt et squatte régulièrement les poubelles, quand elles sont pleines d’eau bien sûr !  Franck l’a baptisée Ursula.    

une grenouille posée sur le bors d'un bac d'eau dans un jardin en permaculture

Rien de tel qu’un bon bain dans la poubelle pour avoir la raie nette !

bac de stockage de l'eau pour l'économiser

Cette grenouille, en plus de brailler à tue-tête toute la nuit pendant la saison estivale, se nourrit essentiellement de petites bêtes, dont les jeunes limaces qui se baladent entre les haies fruitières la nuit tombée. C’est une chasseuse nocturne qui se met au frais la journée sous des pierres, sous la poubelle bien fraîche où bien souvent les escargots et limaces se réfugient aussi. Cette poubelle, qui permet de récupérer 100 litres d’eau de pluie (en plus de la cuve), est très pratique. Elle permet en effet de remplir les arrosoirs 20 fois plus vite qu’au robinet, et sert de baignoire aux grenouilles tout l’été !

grenouille dans l'eau

Ursula en pleine méditation.

grenouille perchée dans un arbre du jardin-forêt

Rana dalmatina perchée dans un poirier conférence.

grenouille verte perchée dans un arbre du jardin-forêt

Rainette verte perchée dans l’amélanchier du canada.

N’hésitez pas à leur faire des petits points d’eau, avec de vieilles poubelles comme celle-ci par exemple. Veillez à ce que la poubelle reste pleine toute la saison et ne monte pas en température en l’enterrant à la moitié, voire tout entière. Si les algues et les larves de moustiques s’installente, votre bassin artificiel peut même devenir un lieu de reproduction. 

Pensez à mettre une planchette pour que les lézards et insectes puissent remonter s’ ils tombent dedans, ou à défaut des matières flottantes pour leur faire des îlots (polystyrène, éponges, etc.). 

Si vous ajoutez quelques pierres au fond pour créer des cavités, de nombreux insectes aquatiques comme les libellules et les demoiselles devraient arriver. Autant de nouveaux auxiliaires pour vous : elles sont aussi sont des grosses prédatrices d’insectes, d’asticots et de larves qui se baladent sur vos arbres fruitiers.

demoiselle posée sur une feuille de pommier du jardin forêt

Ici “La petite nymphe à corps de feu”, une demoiselle, posée sur une feuille de pommier du jardin.

2 – Quelles plantations en juillet au jardin ?

a – Repiquer les plants préparés dans la pépinière

pépinière avec de nombreuse variétés de fruitiers, légumes, herbes aromatiques

Pépinière du jardin-forêt de Simplé en Mayenne

Il est encore temps de mettre en terre les plants de salades, de courges, de melon, de tomates. Eh oui, on n’a pas toujours le temps en mai et en juin de tout faire : il faut savoir lâcher prise et ne pas se mettre trop de pression !

Si vous avez fait démarrer des semis de carottes, de panais, de betteraves et autres céleris en plaque et en godets, vous pouvez les repiquer au fur et à mesure des récoltes des autres légumes. On bouche les trous laissés par les récoltes pour optimiser l’espace ! 

La culture des carottes et panais devient alors très simple. D’habitude, quand on les sème en pleine terre, ce sont des légumes très compliqués à faire pousser. Ils demandent beaucoup d’arrosage, de désherbage et s’entretiennent toute la saison. Sans parler du fait que souvent les semis sont trop denses et doivent être éclaircis…quelle galère ! 

Là, ça devient simple comme bonjour : vous pouvez même  les planter à l’ombre d’autres cultures, ils poussent à merveille ! (retrouvez toutes les astuces de Franck dans la formation en ligne “Concevoir son jardin-forêt potager productif et dans nos autres formations en permaculture).

carotte préparée en plaque prête à être repiquée

Alvéole où il y a 2 à 3 carottes

betterave repiquée aux pieds des tomates

Betteraves, carottes, céleris et haricots nains au pied de tomates

Mulch autour de pieds de betteraves pour conserver l'humidité

Mulch qui conserve l’humidité des plants

betterave

Betterave mulchée

Bien entendu, quand on repique tous ces légumes en plein soleil, un arrosage est nécessaire pour les aider à s’installer. Mais comparé au repiquage habituel des carottes où l’on déracine la plante, le fait d’avoir déjà un enracinement de près de 12 cm diminue la quantité d’eau nécessaire.

Avec un seul arrosage et un bon mulch, votre repiquage est fait. Les limaces et escargot ne feront quasiment pas de dégâts vu que les plans sont déjà vieux d’un mois.

C’est aussi le moment de repiquer dans des plus grands pots et de mettre à l’ombre vos boutures de vignes, cognassiers, figuiers, etc. avant de les vendre ou de les repiquer cet automne.

bouture de vigne dans un pot

Bouture de vigne

b -Donner une seconde vie à ses gourmands de tomates : la bonne idée de juillet !

Tailler ou non les gourmands de tomates : quel résultat ?

choix de taille des gourmands de tomates

Gourmand de tomate… tailler ou pas ? Ça dépend !

Nous parlions dans l’article précédent de tailler ou non ses gourmands de tomates, en soulignant que cela dépend de votre objectif : 

  • Si vous souhaitez que les tomates prennent vite de la hauteur et grimpent à 2 ou 3 m, la taille des gourmands bas est nécessaire. C’est le cas si vous souhaitez les conduire le long des arbres par exemple.

plantes compagnonnes : tomates, pommier; haricot, chayotte

Tomates grimpant sur un pommier en association avec des haricots vivaces, cornichons sauteurs, des chayottes, etc.  un compagnonnage très productif même à la mi ombre.

  • Si vous souhaitez des tomates avec un port buissonnant bas (80 cm à 1,5 m de haut), ne taillez pas les gourmands et les plantes deviendront aussi larges que hautes. 

tomates à port buissonnant

Culture associée de lianes, légumes et fruits, où les tomates sont déjà rouges fin juin.

  • Si vous préférez les utiliser comme couvre-sol, laissez tous vos gourmands et ne mettez pas de tuteurs. Vos tomates seront plus nombreuses, mais pas forcément plus petites (en fonction des ressources en eau). Finie la galère du plessage et de la taille !

Que ce soit sur la paille, le broyat ou les bâches tissées, faire courir les tomates au sol est un gain de temps et de productivité incontestable. Non seulement vous n’avez plus à les conduire, les tailler pendant toutes la saison, mais en plus elles produisent presque deux fois plus que des plants taillés et tuteurés ! Elles ont en effet plus de fleurs et c’est beaucoup plus simple pour la plante de faire monter de la sève à 10 cm du sol qu’à 2 m. Elles deviennent alors très résistantes à la sécheresse. L’inconvénient est qu’elles seront plus sensibles à l’humidité en fin de saison, et que les limaces et rongeurs y ont accès quand elles touchent le sol.

Franck : “Pour l’avoir déjà fait sur paille et sur bâche (culture associée aux courgettes et aux melons), je trouve cela très simple et très pratique. Les tomates perdues par les rongeurs et limaces sont largement compensées par le gain de temps et de productivité”.

tomates courant à même le sol

Tomates couvre sol , ou comment gagner du temps et d’argent tout en étant “sur la paille” ? 

Si vous avez choisi de tailler les gourmands, sachez qu’ils peuvent avoir une seconde vie insoupçonnée !

Tailler ou non les gourmands de tomates : quel résultat ?

Quand vous taillez les gourmands pour que les tomates grimpent plus vite, vous pouvez les réutiliser et en faire de nouveaux plants. Comment ? En retirant toutes les feuilles sauf les deux dernières, en les repiquant bien profondément, et en arrosant copieusement pendant une quinzaine de jours minimum pour qu’elles racinent facilement !

gourmand de tomate taillé, prêt à être planté

Plants de boutures de tomates

Saviez-vous que les petites boursouflures blanches que l’on voit en bas des tiges de tomates se transforment, une fois dans la terre, en autant de racines qui vont alimenter la plante ? Vous pouvez ainsi les planter très profondément, pour une meilleure résistance à la sécheresse. 

Les expérimentations de Franck ont montré une réussite de ces boutures de tomates proche de 95 % !

Les premiers plants cultivés sous serre sont installés au jardin en avril-mai, et il est possible de repiquer leurs gourmands jusqu’en juillet et même en août.

Cette année, à partir de seulement 12 plants de tomates achetés en février, Franck a réussi à obtenir plus de 70 plants de tomates ! (soit 245 euros de plants économisés)

boutures de tomates dans la serre

Des boutures de tomates qui ont apprécié leur repiquage !

Tailler ou non les gourmands de tomates : quel résultat ?

Franck utilise des plaques alvéolées dédiées à l’arboriculture, avec des trous de 4 cm de diamètre et de 15 cm de profondeur. L’idéal est d’enterrer le gourmand jusqu’à l’implantation de la première feuille, afin que le système racinaire aie la plus grande surface possible pour se développer.

Arrosez copieusement au moins une fois par semaine (en fonction de votre région) pour favoriser un enracinement profond.

Ces plants de gourmands donnent des tomates plus tardives que celles plantées en mai, et vont donc vous permettre d’étaler vos récoltes de tomates sur 2 à 3 mois supplémentaires : 

  • les plants seront plus résistants au mildiou et autres maladies à l’arrivée de l’automne, car ils sont moins vieux,
  • ils sont plus vigoureux.

Cela vous permettra aussi, à moindres frais, d’installer des tomates dans tous les coins de votre jardin : 

  • à un emplacement laissé libre par une culture de début d’été,
  • dans des zones que vous n’auriez pas osées, par peur de perdre vos plants, ou du plus faible rendement (à l’ombre des haies, …)
  • de vous faire plaisir en testant de nouvelles possibilités : faire grimper vos tomates (qui sont des lianes) sur vos arbres fruitiers et même à l’ombre par exemple… Pour voir !

racine d'un plant de tomates arraché

Racines d’un pied de tomate arraché. On voit bien qu’il démarre en une racine pivot (au centre), puis les radicelles du haut deviennent petit à petit un système racinaire fasciculé. Les racines peuvent aller à 90 cm de profondeur, voire plus si le sol le permet.

Où trouver de bonnes graines de tomates sélectionnées pour la permaculture ? 

3 – Récolter ses légumes, herbes aromatiques, petits fruits, et champignons

Avec une production de 20 à 25 kg de fruits et légumes par an au m2, le jardin-forêt de Simplé en Mayenne nous prouve que ce modèle écologique fonctionne très bien !

Franck a pu récolter ce mois-ci pour la première fois ses figues (la figue de port blanc). Ce figuier donne deux fois en Pays de la Loire, en juillet et octobre. C’est aussi la saison des fruits classiques comme les fraises, cassis, groseilles, framboisiers tardifs, les mirabelles, et des fruitiers rares comme les Morus nigra thomson tardives qui donnent des mûres parfumées, la prune énorme Coeur de lion Moretini, aussi délicieuse que belle avec sa forme de cœur, des “prunes abricot”, la pomme la plus précoce “Précoce de la madeleine”, des cerises et des bigarreaux, des figues bifères associées aux framboises tardive Himbo Top et aux casseilles, les amélanches et les myrtilles arbustives, des framboises mûres grimpantes qui donnent leurs dernières framboises géantes, des mûres “ ronces sans épines”, dont la mûre géante de la Forêt Nourricière, issue d’un semi d’oiseau fait en 2016 (vive les cacas d’oiseaux !!!). 

L’art de faire des bonnes cultures multi-étages est aussi de regrouper les fruits et légumes qui fructifient à la même période pour être plus efficace dans les récoltes et ne pas courir partout dans le jardin.

Pour les légumes, les tomates et haricots verts, courgettes, salade, fenouil, betteraves, bettes, pousses et les feuilles de chayottes, de courge écarlate et de baselle, qui sont aussi délicieuses crues que cuites, et bien d’autres merveilles à découvrir  !

4 – Entretenir son jardin-forêt en permaculture

Avec l‘alternance des pluies orageuses et des journées ensoleillées de fin juin, la végétation continue à se développer à grande vitesse.

Comme pour le mois précédent, continuez à effectuer les tailles de conduite d’été pour améliorer la vitalité et la productivité de vos lianes : kiwi, kiwaï, vigne, ronces, (voir l’article du calendrier du jardin-forêt de juin).

Taille de tige de kiwi au sécateur

Taille d’été de kiwi

Pensez également à donner la forme que vous souhaitez à vos plantes grimpantes : framboise, mûre, tayberry, tomates haricots et pois à rames, ronces, chayottes, vigne, kiwi et kiwaï. Ce palissage vous permettra de rendre ces lianes plus productives et moins envahissantes afin d’aérer les cultures, les chemins de passage, et de faciliter l’accès à vos futures récoltes.

Tantôt vous les mangez comme les chayottes ou la courge écarlate, tantôt vous en faites des boutures comme les tomates et l’igname de Chine, tantôt du broyat ou du mulch comme les vignes et les kiwi !

conduite de ronce sans épines

 

 

 

 

 

 

 

 

Profitez bien de ce mois de juillet, car il n’y en a qu’un par an ! 

Rendez-vous dans l’article du calendrier du jardin-forêt du mois d’août pour découvrir les nouvelles espèces à semer, repiquer, récolter, multiplier et entretenir !

Qui ne se plante pas n’a aucune chance de pousser !

 

Marion Dehay, membre active de la Forêt Nourricière

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